Né dans une famille nombreuse de quatorze enfants et dans un milieu modeste, Angelo Giuseppe Roncalli entre au séminaire à l'âge de douze ans. Il y suit le cursus ecclésiastique classique. En 1904, il est ordonné prêtre. Peu après, il est nommé secrétaire de Mgr Giacomo Radini-Tedeschi, nouvel évêque de Bergame, et reste à son service jusqu'à la mort de ce dernier en 1914. Pendant cette période, il s’occupe aussi de l'enseignement auprès du séminaire de Bergame.
En 1915, il est incorporé dans le service des santés des armées, avant de devenir aumônier militaire. Après la guerre, il devient directeur spirituel du séminaire de Bergame.
En 1921, il entre dans la Curie romaine, dans la Congrégation pour la propagation de la foi (plus connue sous le nom de Propaganda Fide). En 1925, Pie XI le promeut évêque et l'envoie en Bulgarie, terre orthodoxe, en tant que visiteur, puis délégué apostolique. Il occupe ensuite le même poste à Istanbul entre 1935 et 1944, ce qui lui permet de sauver, pendant l'Occupation, des victimes du nazisme.
En 1945, il succède comme nonce apostolique à Paris à Mgr Valerio Valeri, compromis avec le régime de Vichy. Il règle avec succès le problème des autres évêques compromis avec le régime de Vichy, dont le gouvernement français demandait la substitution. Pie XII devra accepter seulement les démissions de trois prélats: les évêques de Mende, Aix-en-Provence et Arras.
En 1953, sa carrière diplomatique s'achève, et il retourne à sa première vocation pastorale : il est nommé patriarche de Venise, puis cardinal.
Le règne de Pie XII avait été très long (19 ans), et marqué par une centralisation progressive du pouvoir. Les cardinaux souhaitaient donc à la fois une rupture avec le style de gouvernement imposé par feu Pie XII, et marquer un temps de réflexion face aux changements amorcés dans l'Église.
Après trois jours de conclave et dix tours de scrutin infructueux, le cardinal Roncalli apparut comme un « pape de transition » idéal. Habile diplomate, francophile, il était d'origine modeste, chérissait son activité pastorale et faisait preuve d'un tempérament bonhomme. Il fut donc élu pape le 28 octobre 1958. Il choisit le nom de « Jean XXIII » (Ioannes XXIII), succédant en cela à Jean XXII (1244-1334), devenu pape en 1316, lui aussi à l'issue d'une élection mouvementée et chez qui on avait également vu un « pape de transition » en raison de son âge (72 ans), mais qui régna 18 ans. Jean XXIII fut couronné le 4 novembre.
Dès le début de son pontificat, il mit l'accent sur l'aspect pastoral de sa charge ; c'est ainsi qu'il fut le premier, depuis Pie IX, à quitter le Vatican après son élection, ce qui lui permit d'assumer pleinement son titre d'évêque de Rome, souvent négligé par ses prédécesseurs. Il prit solennellement possession de la basilique Saint-Jean du Latran et visita les paroisses romaines.
Le 25 janvier 1959, Jean XXIII convoqua le deuxième concile du Vatican, vecteur d'une importante modernisation de l'Église catholique. Il engagea également la réforme du Code de droit canonique, datant de 1917. La préparation du concile fut confiée à la Secrétairerie d'État. Une Secrétairerie pour l'unité des chrétiens fut créée, et eut pour résultat la présence de plusieurs dizaines d'observateurs d'Églises non chrétiennes.
Le 11 octobre 1962, le concile, couramment désigné depuis lors sous le nom de « Vatican II », fut ouvert. Jean XXIII y prononça un très important discours, rédigé personnellement pour sa plus grande partie :
« L'humble successeur du Prince des apôtres qui vous parle, le dernier en date, a voulu en convoquant ces importantes assises donner une nouvelle affirmation du magistère ecclésiastique toujours vivant et qui continuera jusqu'à la fin des temps. Par le Concile, en tenant compte des erreurs, des besoins et des possibilités de notre époque, ce magistère sera présenté aujourd'hui d'une façon extraordinaire à tous les hommes qui vivent sur la Terre. (...) Ce qui est très important pour le Concile œcuménique, c'est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit conservé et présenté d'une façon plus efficace. »
Jean XXIII a demandé que la question des relations de l'Église catholique avec les Juifs soit abordée au concile. Plus généralement, les conclusions très substantielles de ce concile ont abouti à inviter les Catholiques, tout en rappelant leur devoir de fidélité à leur foi, à faire preuve de tolérance envers les fidèles des autres religions. Elles affirmaient, dans la déclaration Nostra Ætate, et ce d'ailleurs dans la lignée du Concile de Trente, que ni les Juifs du temps du Christ, ni les Juifs d'aujourd'hui ne pouvaient être considérés comme plus responsables de la mort de Jésus que les Chrétiens eux-mêmes.
En septembre 1962, un cancer fut diagnostiqué. Jean XXIII s'efforça de permettre au concile de continuer son travail. Le 11 avril 1963, il promulgua l'encyclique Pacem in terris, adressée à tous les hommes de bonne volonté, condamnant la notion de « guerre juste ». Le 11 mai il reçut le prix Balzan pour son engagement en faveur de la paix. Ce fut sa dernière apparition publique, il mourut en effet le 3 juin 1963, jour de la fête de la Pentecôte.
Les premières alertes sur la santé du pape surviennent en novembre 1962. À partir de cette date l'état de santé du Pape retient l'attention des médias car étant très faible, il est régulièrement victime de « crises » qui l'affaiblissent de jour en jour.
Atteint d'un cancer de l'estomac et de la prostate, il est victime d'une hémorragie le 28 mai 1963. À ce moment Radio Vatican transmet chaque jour l'état de santé de pape en indiquant sa température et son pouls défaillants. Le pape, entre lucidité et inconscience, continue toutefois de tenir son rôle jusqu'aux derniers moments. À l'issue d'une longue agonie il meurt le 3 juin 1963.
Il fut béatifié le 3 septembre 2000 par Jean-Paul II. Depuis lors, son corps repose sous un autel de la basilique Saint-Pierre.
source: WIKIPEDIA